Du fond du cœur

Rohff

Au clair de la lune, hahaha Ma chandelle est morte J'ai fait pleurer ma plume Car la douleur était trop forte, cousin (ichiya) Du fond du cœur, en toute sincérité À bon entendeur, j'dédie ces vers aux gens conscients d'la réalité J'parle d'celle qu'on a vécu, celle qu'on vit Celle qu'on vivra certainement si on survit Si tu tiens l'coup, encaisse tous les coups d'la vie Profond dégoût, tristesse qui alimente l'appétit d'l'envie d'réussir Bâtir un truc solide pour l'avenir Soulager les peines, y a qu'ta mère qui s'inquiète pour ton devenir Se repentir, du sens interdit revenir Devenir quelqu'un, pouvoir mourir avec le sourire Venir au monde pour en partir ainsi, ça n'a aucun sens Étions-nous mal partis afin d'mieux finir notre existence? La plaie du malheur s'doit d'être en convalescence Guérison d'cicatrices d'un bonheur qui, lui, apaise ta conscience Sèche tes larmes fatales, toute une vie en abondance Ou noie ton mental dans la défonce pour t'éloigner d'tes chances, d'tes rêves Faut qu'j'me relève, faut qu'j'tourne la page pour ma propre délivrance Parce qu'au fond, j'me sens pris en otage par la souffrance Faut qu'j'fasse ma base dans les clés d'l'espoir pour sortir de là Faut qu'j'me casse, faut qu'j'laisse des traces qui n's'enlèvent pas à pas J'prends le hardcore, cette vie comme il vient Mais j'ignore totalement comment l'juge y intervient J'parviens à garder la tête haute Puis j'ai pas à m'plaindre par rapport à d'autres Parce que par rapport à d'autres, j'ai compris plus tôt Aussitôt, j'raisonne les miens Car dans mon ghetto, le bien n'a pas de tréteaux Le monde appartient aux gens qui s'lèvent tôt Nous, on s'lève tard pour prendre c'qui appartient aux gens qui s'couchent tôt On n'a pas l'choix, la société en a fait une contrainte Puis tu n'es perdant qu'si tu parles trop ou laisses tes empreintes On ressent même plus la crainte, la prison, ça fait plus peur À l'extérieur, ça galère presque autant qu'à l'intérieur Ça joue sur l'système nerveux, mais à force on s'y habitue On devient d'plus en plus nerveux, féroce, jusqu'à c'qu'on s'tue Une autre manière de gâcher sa vie dans d'mauvaises péripéties Qui colorient ton caractère, ton esprit s'endurcit ainsi Tu agis comme tu l'aurais jamais voulu De fierté, tu recules devant rien, le mal s'accentue Prend de grande proportion, attention, dans la rue Y a des gens sous tension qui discutent plus, c'est révolu Personnalité superflue dont l'affection a fait abandon Sa vie conclut qu'il faut tout niquer avant Armageddon J'demande pardon au Tout-Puissant de ne pas remplir ma mission D'en être conscient et sur c'morceau en dégager l'émotion Sachez qu'j'fais pas semblant d'être un mauvais garçon Sinon ça serait flagrant dans le feu de l'action De mes ancêtres à mes parents, entouré d'mes frères et sœurs La République Islamique des Comores, j'ai hérité de ses valeurs Comprends pourquoi j'les défendrais jusqu'au bout Comprends pourquoi j'préfère mourir debout que vivre à genoux Mon bled, les Comores, l'Afrique, mon continent Ça vient du fond du cœur, j'suis pas là pour faire semblant On sait c'qu'on veut, on sait où on va On sait d'où on est, on sait qui on est, on sait où on est J'te dis qu'on sait c'qu'on veut On sait où on va, on sait d'où on est On sait qui on est, on sait où on naît Mon grand-père a combattu pour la France, j'en ai eu la nationalité Mais quand même, nique sa mère la France Pour te dire, les papiers me servent qu'pour circuler en paix Franchement, j'ai pas d'amour pour ce pays qui nous voit ramper Me tremper dans la merde, me pousser au bord du gouffre Car je suis d'la résistance, ils mettent la pression afin qu'j'm'étouffe Mais j'préserve mon dernier souffle car j'suis un rebelle survivant Dôté de l'humour noir, reflet du mauvais bon vivant Chaque jour un autre jour parce que j'suis encore vivant L'amour m'a rayé d'son parcours, j'suis comme un mort-vivant Je sais qui j'suis, d'où j'viens, j'en ai l'animal instinct Je sais où j'suis, où j'vais, j'essaie d'conjuguer mon destin On devine pas c'qu'il nous réserve mais tout d'même, j'conserve Ma dignité, me contente de jouer en réserve J'suis pas des sélectionnés, mais des grands abonnés La vie en cité, condamné pour ramer, saigner S'entretuer au lieu de s'aimer Pour que l'État récolte ce qu'il a si longtemps semé Parsemé de haine, empoisonne tout une marée humaine, juge par toi-même Quand les juges t'emprisonnent, c'n'est pas à eux qu'ça fait d'la peine J'estime que ces gens-là ne sont pas mieux que moi Des êtres humains comme moi venus au monde d'la même manière que moi La différence, c'est qu'ils sont blancs et moi, j'suis renoi Qu'ils ont la chance de n'pas avoir sauté les mêmes obstacles que moi C'n'est pas la même culture ni la même histoire que moi C'n'est pas la même foi, ils croient pas au même Dieu que moi On voit qu'ils mangent pas l'même pain que moi Parlent pas l'même langage que moi, dégagent pas la même rage que moi J'déclare que jusqu'à la mort, j'vous ferai la guerre À c'que j'sache, ce n'est pas Dieu qui vous envoie pour gouverner sur Terre De plus, vos systèmes haram influent sur mon bien-être J'pourrais jamais être honnête tant qu'vous resterez malhonnêtes C'est clair et net, esclave de personne, j'ai pas à m'soumettre Ya rabbi m'a pas fait naître pour qu'j'devienne votre marionnette J'triche dans votre jeu, faut des sous pour s'casser d'ici Si d'ici-là j'décède, j'tiens à c'qu'on m'enterre pas ici Qu'on m'enterre auprès d'mes ancêtres dans mon bled, mon village Ceux qui m'aiment, ne pleurez pas car j'n'étais que d'passage Dans c'monde, tu réaliseras à quel point j'étais un sacré bonhomme Toujours brave, régulier, jusqu'à c'que mon heure sonne J'suis arrivé seul, et mon départ s'fera seul, seul Le Tout-Puissant sait quand, comment mon âme décollera du sol Issu des maisons d'tôle de NGazidja J'rêve de mettre fin à ce cauchemar sous un parasol Qui cache le canyon de la misère qui nous colle À la peau, le ghetto, là ou tu jongles avec ta place en taule Rabza, Négros, tous dans les halls C'est la règle, là, tous picolent La réalité, ça craint mais tous, on en rigole On cherche le pactole pour changer d'protocole, échanger les rôles Que les riches deviennent pauvres, ce s'rait drôle Ici, les jours s'ressemblent, les lésions du passé s'ressentent Pour toutes les générations sacrifiées j'représente Au MIC, j'balance mon inspiration d'l'atmosphère Cela m'concerne, j'rappe de conspiration avec mes frères K-1 Fry Mafia Comoria, équipe sans pitié La tienne devant la mienne, c'est même pas l'trois-quarts d'la moitié J'rends mes amitiés à mes potos, la famille Et j'ai c'qu'il faut pour les fachos et les ennemis Les médisants qui comprennent rien, me jalousent, alors qu'j'ai rien Hypocrites, si t'en es un, s'il te plaît, évite de m'serrer la main Sur le terrain, j'suis Rohff, à la fois Housni Si tu veux m'teste, d'un seul geste, j't'expliquerai ma vie Mon réflexe commettra certainement l'interdit J'me sens tellement gentil qu'c'est toi qui cherches les ennuis L'ennemi, ça s'repère pas à la tête mais au regard J'ai donc contrecarré la méprise, même dans le noir Si tu fais un sourire, laisse-moi en rire un rapport Paranoïaque sur les bords, j't'en prie, bienvenue à bord Mon bled les Comores, l'Afrique mon continent (est-c'que tu le sens qu'ça vient du fond du cœur?) Ça vient du fond du cœur, j'suis pas là pour faire semblant (ça vient du fond du cœur) J'ai laissé le stylo pleurer ma haine (pour les déshérités) Les quelques joies, les peines (c'est le code de l'honneur) La vertu, le vécu, la Mama, les problèmes (c'est le code de l'honneur) Pour ceux incarcérés, victimes du système (est-c'que tu le sens que ça vient du fond du cœur?) Pour tous les cousins, cousines des cités HLM (ça vient du fond du cœur) Appelle-ça "le blues du ghetto" (pour les déshérités, c'est le code de l'honneur) La Mafia Africaine, dédicace à tous mes potos (c'est le code de l'honneur) Moi, j'vais t'infecter de quoi s'injecter, de tout suspecter On escalade l'échelle de la violence pour s'faire respecter C'n'est pas pour m'la raconter, mais j'suis en place à n'importe quelle heure J'ai une fierté qui sait comment motiver ma peur La peur, sensation qui prend tout être humain Si t'as pas peur, c'est qu't'as pas d'cœur dans l'corps, tu dois être Martien Tu crois p't-être qu't'es l'homme le plus hardcore du monde à l'heure qu'il est Tu prends tes rêves pour une réalité mais dans ton rêve, tu vas t'faire en- Entre nous, on s'doit rien si c'n'est le respect, s'esquive la colère Pendant qu't'affirmes ton vice, ton aspect, j'risque d'tout foutre en l'air Mauvais présage comme un éclair, mes nerfs lâchent Ça dégénère comme l'orage car il est clair qu'hardcore est l'démarrage J'ai la rage, mais un cœur, clin d'œil à ceux qui en ont Les cas sociaux qui gambergent et qui savent où ils vont Moi, j'm'adresse aux vrais bonshommes, me moque des imitations Ces cons qui vivent que pour la réputation Mes rimes émergent du bon, malgré qu'le mal en fait sous l'son Dévierge l'insensibilité, fais preuve de réflexion Une forte personnalité, j'ai des défauts mais tout d'même des qualités J'ai appris qu'la force de l'Homme n'était pas du physique Mais d'la vertu ou d'la moralité Parce que des fois, on est tellement dégoûté Qu'on s'laisse emporter et plus rien ne peut nous arrêter Sachant qu'après c'que t'auras fait, tu vas regretter Dis-moi gros, ça t'est pas d'jà arrivé? La vie, elle est dure t'as vu, mais faut s'adapter, hein? Faut plus qu'j'cours l'échec Faut qu'j'blanchisse mon cash, signe des chèques, hein? Trouver l'âme-sœur, pure et propre, hachek, hein? Dédicace à toi qui m'écoutes là, toute ta mifa Sache que mon cœur haït la hagra autant qu'la habla J'suis un mec de rue qui est là pour honorer les siens Génération confondue, du plus jeune aux anciens Ils ont d'la peine pour nos frères et sœurs qui purgent des peines Parce que quand ils reviennent, c'est toujours la même rengaine C'est grave comme le système nous ken Faut qu'on trouve une solution à nos problèmes quoi qu'il advienne Pour ta gouverne, j'envisage de retourner dans mon pays Pour m'décrasser, me purifier l'esprit Parce que la France m'a façonné, m'a nourri De beaucoup trop de mal, beaucoup trop de haine, m'a pourri Pour tout ceux qui s'trouvent dans l'même cas que moi Pour ceux qui souffrent plus que moi, dédicace à toi Tous ceux qui sont partis Qui ont franchi le seuil de l'extrême, Inch'Allah pour l'paradis Moi, j'vois loin, moi, j'vois trop loin Écoute-moi bien cousine, cousin J'suis pas là pour faire semblant, écoute Comme chaque chose arrive à son terme Il est temps que mon récit en fasse de même Ce hardcore poème Apprécie cette musique, ce thème Que ta conscience s'en serve de lanterne C'est toute l'amertume La misère (la zermi) qui coule dans mes veines Me consterne, appelle-ça "le blues des cités HLM" Dédicace à la Mafia Africaine À Lasso, MS, Mista Flo À tous mes frères victimes du système De Fleury, Nanterre, Bois d'Arcy, Fresnes Les Baumettes, oh, mes deux p'tits frères Jaloud et Ikbal, je vous aime de tout mon cœur Ma p'tite sœur, ma perle, ma princesse, Samira Mdzadza hagou, à ma mère, Seule raison de ma peine Que j'ai tant fait pleurer Excuse-moi, j'regrette Du fond du cœur (mama) (La mama) je t'aime (mama) (Ah, la mama) j'vous laisse

Written by: Lyrics © Sony/ATV Music Publishing LLCLyrics Licensed & Provided by LyricFind

Create your own version of your favorite music.

Sing now

Kanto is available on:

google-playapp-storehuawei-store